mardi 5 mai 2015

Jubilé d'or ou d'os?


50 ans de présence cinématographique et ZERO école de cinéma en Côte d'Ivoire. Contraste n'est-ce pas?
Il y a quelques jours, la Côte d'Ivoire a célébré le cinquantenaire du Cinéma ivoirien. Je me suis bien posée la question de savoir ce que nous célébrions exactement; pas parce qu'il n'y avait pas de raison de le célébrer, mais parce que beaucoup de questions ont effleuré mon esprit.
Quel niveau a atteint le cinéma ivoirien?
Que fait-on pour faire avancer le cinéma ivoirien?
Combien de prix la Côte d'Ivoire a remporté sur l'échiquier international?
Que font les autorités compétentes pour l'évolution du Cinéma ivoirien?
Combien de personnes ont une formation spécialisée en Cinéma??? Cette question, je dois bien l'avouer, est celle qui m'a le plus fait réfléchir.
Je suis triste qu'on fête les 50 ans du Cinéma ivoirien, tout en sachant qu'il n'y a aucune école de Cinéma en Côte d'Ivoire, et ne pas oser toucher le problème du doigt. 
La plupart des "grands réalisateurs" que je connais ou dont j’ai entendu parler dans ce pays, ont soit appris à l'extérieur, ou sur le tas au fil des années. Mais encore, combien sont-ils?
Pour moi, la raison pour laquelle il n’y a pas d’école de Cinéma en Côte d’ivoire est simple : il y a un manque de professionnels et de savoir-faire.
Que coûterait à l'Etat de Côte d'Ivoire d'envoyer ne serait ce que deux étudiants par an, ou même un seul dans une école spécialisée? Je ne suis peut être pas la personne la mieux placée pour le dire, mais il faut le dire, le cinéma ivoirien est médiocre, contrairement à ce qu'on voit ailleurs et dans les festivals internationaux.
Il existe un bon nombre d'écoles de Cinéma en Afrique et le reste du monde, parmi lesquelles l'ESAV Marrakeck, NAFTI Ghana, l'ESRA, London Film School, University of New York Tish of Art, Newton Film and Television School, la FEMIS..., qui sont des références en termes de formation de qualité. 
Durant le précédent Fespaco qui a eu lieu du 28 Février au 08 Mars 2015 (Voir article), j'ai pu constater que de toutes les délégations présentes, la Côte d'Ivoire avait l'une de celles les plus représentées à l’événement, malheureusement composée en grande partie d'administrateurs, tandis que d'autres pays avaient des étudiants et élèves qu'ils avaient envoyés en immersion. Pendant ce temps que fait l’ONAC-CI (Office Nationale du Cinéma de Côte d'Ivoire) ? Que pouvons nous espérer de cette fête des 50 ans concernant l'avenir du Cinéma Ivoirien?
A ce rythme, le Cinéma ivoirien risque de disparaître plutôt que d'émerger à la face du monde.