lundi 8 juin 2015

La Côte d'Ivoire à l'école du Sénégal?



Pendant le mois de Mai 2015, je me suis rendu au Pays de Teranga : le Sénégal.  Pendant mon séjour j'ai été marqué par bon nombre d’événements, parmi lesquels, le lancement de la 3e saison du Journal Rappé (JTR), un concept de deux rappeurs : Makhtar Fall "Xuman" et Cheikh Sène "Keyti". Le Mardi 20 mai 2015 a été la date choisie pour le lancement de cet évènement qui  a eu pour cadre le Théâtre National Daniel Sorano.
Pendant environ deux heures, le public s'est marré, prenant plaisir à voir les vidéos où les deux présentateurs et leurs correspondants présentent sur des thèmes d'actualités sur un air satirique enjolivé de rimes. La politique, la justice et la corruption sont quelques uns des sujets abordés par nos joyeux lurons. Pour le public Sénégalais, le lancement de cette 3e saison du JTR est la confirmation du talent et de la créativité de "Xuman" et "Keyti".
Si les deux compères, et l’équipe qui les accompagne, prennent un malin plaisir à tout détourner en jouant sur les mots, ils n’inventent rien pourtant. L’actualité est la matière sur laquelle ils travaillent.
Cependant, au delà de la parodie, le concept est plutôt originale, avec cette possibilité qu'il donne de pouvoir rire, même des sujets les plus graves ; mais également de permettre à cette tranche de la population qui n'aime pas le journal classique et en même temps fanatique de RAP de pouvoir suivre les informations locales et internationales.
C’est ce qui m'a fasciné dans ce concept.
"Le JTR n’appartient plus au Sénégal", a indiqué "Xuman". A regarder de plus près, cette assertion de rappeurs ne souffre d’aucune contestation. La preuve, aujourd'hui le Journal rappé a traversé les frontières du Sénégal pour se retrouver dans plusieurs pays dont la Côte d'Ivoire avec le Journal Gbayé, la Tunisie... et bientôt le Japon.
Pourquoi la Côte d'Ivoire n’irait pas à l'école du Sénégal ? Comment arriver à créer des concepts basés sur des réalités ivoiriennes mais qui pourront être suivi de tous? Il ne s'agit pas de faire du plagiat des émissions européennes, mais de pouvoir créer du contenu utile à la population. 
Le Sénégal est un pays où une grande partie de la population adore et pratique le RAP. En quoi ce concept est utile?
1. Il permet à plusieurs rappeurs d'avoir du boulot et de vendre leur talent, car à chaque épisode il y a une dizaine de rappeurs qui font montrent de leur talent, dans le rôle de correspondant ou de reporter.
2. Il permet à cette tranche de la population, les rappeurs, de suivre le journal dans un univers qui leur est propre.
3. Il permet à la population en générale de s’intéresser au RAP qui est un facteur culturel du au Sénégal.
Pour moi, voilà le genre de concept qui répond aux critères d'originalité, d'utilité, de simplicité et de pertinence dont ont besoin nos pays.
Au regard de ce qui précède, la Côte d'Ivoire, selon moi, gagnerait  à se mettre à l'école du Sénégal. C’est mon avis et il est personnel.

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